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Conférence de presse du 18 mai 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2022-05-18 23:00

La réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS se tiendra le 19 mai par visioconférence. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi présidera cette réunion, à laquelle participeront la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Naledi Pandor, le ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos Alberto Franco França, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, et le ministre indien des Affaires extérieures S. Jaishankar. Au cours de la réunion, les ministres des Affaires étrangères des BRICS dialogueront également avec les ministres des Affaires étrangères des marchés émergents et des pays en développement dans le cadre du format « BRICS+ ».

Phoenix TV : Selon les médias, le 17 mai, heure locale, plus de 250 combattants ukrainiens sont sortis de leur barricade à l’usine sidérurgique Azovstal et se sont rendus, ce qui symbolise la fin de la plus féroce bataille à l’occasion d’un siège depuis le début des combats entre la Russie et l’Ukraine. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et claire. Nous espérons que le conflit prendra fin dès que possible, et nous soutenons la Russie et l’Ukraine dans la résolution adéquate des questions pertinentes par la négociation et la consultation.

CCTV : Pourriez-vous nous faire part des attentes de la Chine concernant la réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS ?

Wang Wenbin : Les BRICS sont un mécanisme de coopération des marchés émergents et des pays en développement ayant une influence mondiale. Face à la pandémie et aux changements inédits depuis un siècle, le mécanisme des BRICS revêt une signification particulière et importante pour l’approfondissement de la coopération entre les marchés émergents et les pays en développement, et pour la promotion de la reprise économique mondiale post-COVID.

Pendant la présidence chinoise des BRICS en 2017, le président Xi Jinping a proposé l’idée de tenir la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays BRICS. Sous la direction stratégique des dirigeants des BRICS, les réunions des ministres des Affaires étrangères ont joué un rôle important dans le renforcement de la confiance mutuelle politique et l’approfondissement de la coopération en matière de sécurité politique entre les cinq pays BRICS. En tant que pays assumant la présidence des BRICS pour 2022, la Chine espère renforcer la communication et la coordination avec ses partenaires des BRICS sur les nouvelles caractéristiques et les nouveaux défis de la situation internationale actuelle et sur les questions internationales et régionales d’importance majeure. Nous enverrons un message clair selon lequel les pays BRICS travaillent dans la solidarité, défendent le véritable multilatéralisme, restent unis dans la lutte contre la COVID-19 et promeuvent la paix et le développement. Plus important encore, nous ferons de bons préparatifs pour le sommet des BRICS.

En marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères de cette année, un dialogue « BRICS+ » sera organisé pour que les ministres des Affaires étrangères des BRICS et ceux de marchés émergents et de pays en développement aient un échange de vues approfondi sur la gouvernance mondiale, entre autres. Nous pensons que ce dialogue permettra de renforcer la solidarité, de dégager un consensus et d’augmenter le droit à la parole des marchés émergents et des pays en développement dans la gouvernance mondiale, afin de mieux préserver les intérêts communs.

AFP : Le Ministère américain de la Justice a intenté un procès au magnat des casinos de Las Vegas et Macao, Steve Wynn, pour le contraindre à s’enregistrer comme agent du gouvernement chinois. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La démarche des États-Unis ne repose sur rien d’autre que des ouï-dire visant à exagérer délibérément la théorie de la « menace chinoise ». La Chine développe toujours des relations avec d’autres pays sur la base de principes tels que le respect mutuel et la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures. Nous espérons que les États-Unis abandonneront la mentalité de la guerre froide et du jeu à somme nulle et cesseront de créer des histoires au sujet de la Chine à tout bout de champ.

Global Times : Le Global Times vient de publier les résultats de deux sondages sur la perception et l’attitude envers l’ASEAN chez les citoyens chinois et les étudiants chinois respectivement. Avez-vous des commentaires à faire ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note des reportages concernés. Selon la première enquête, plus de 90 % des personnes interrogées ont déclaré que les relations entre la Chine et l’ASEAN étaient « amicales » ; 95,7 % ont déclaré qu’elles soutenaient les relations de bon voisinage et d’amitié entre la Chine et l’ASEAN ; et 64,1 % ont estimé que la contribution de l’ASEAN à la paix et au développement dans la région Asie-Pacifique se classait juste après la Chine. En outre, 77,8 % ont déclaré que les États-Unis étaient le principal obstacle au développement des relations Chine-ASEAN. Une autre enquête menée auprès d’étudiants chinois a donné des résultats similaires.

Les résultats reflètent le sentiment amical et l’impression positive du peuple chinois à l’égard des nations de l’ASEAN, son soutien au développement des relations d’amitié et de bon voisinage entre la Chine et l’ASEAN, et sa confiance dans l’avenir des relations Chine-ASEAN. Ces résultats sont le fruit de l’engagement de longue date de la Chine en faveur d’une diplomatie de bon voisinage et d’amitié. Cela démontre également le large soutien populaire au développement des relations Chine-ASEAN.

La Chine attache une grande importance aux relations avec l’ASEAN et considère toujours l’ASEAN comme une priorité dans sa diplomatie de voisinage. Grâce aux efforts concertés de la Chine et des pays de l’ASEAN, les relations Chine-ASEAN ont connu un essor vigoureux avec des réalisations remarquables. L’année dernière, les deux parties ont célébré le 30e anniversaire de l’établissement des relations de dialogue Chine-ASEAN et ont officiellement annoncé l’établissement du partenariat stratégique global Chine-ASEAN. Le 1er janvier 2022, l’accord de partenariat économique global régional est officiellement entré en vigueur, apportant un nouvel élan à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité au niveau régional et mondial.

Les sondages montrent que le public chinois reconnaît pleinement les contributions positives de l’ASEAN à la paix et à la stabilité en Asie-Pacifique et est parfaitement conscient des tentatives délibérées de certaines forces extrarégionales de perturber les relations Chine-ASEAN. Les pays de l’ASEAN ne sont pas des pions dans une lutte géopolitique, mais des joueurs d’échecs importants qui vont promouvoir le développement et la prospérité de la région. Toute tentative de raviver des blocs opposés ou d’attiser la division et la confrontation dans la région ne trouvera aucun soutien.

Le président Xi Jinping a souligné dans son discours lors du Sommet spécial pour commémorer le 30e anniversaire des relations de dialogue entre la Chine et l’ASEAN que « les réalisations de la coopération Chine-ASEAN au cours des 30 dernières années sont attribuables à notre proximité géographique et à notre affinité culturelle uniques et, plus important encore, au fait que nous nous adaptions activement à la tendance de développement de notre époque et que nous ayons fait le bon choix historique ». La Chine était, est et sera toujours le bon voisin, le bon ami et le bon partenaire de l’ASEAN. La Chine est prête à travailler avec l’ASEAN pour suivre l’important consensus du sommet spécial, bâtir notre partenariat stratégique global, approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines, chérir et cimenter le soutien du public à l’amitié bilatérale, construire une communauté de destin encore plus solide Chine-ASEAN et apporter de nouvelles contributions à la paix, à la stabilité et à la prospérité régionales.

Bloomberg : Près de deux mois se sont écoulés depuis le crash du vol China Eastern. La Chine a-t-elle des informations à partager sur l’incident ?

Wang Wenbin : L’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) a répondu à cela. Vous pouvez vous y référer. La CAAC a déclaré qu’elle maintiendrait une communication étroite avec toutes les parties participant à l’enquête, qu’elle mènerait l’enquête de manière scientifique, rigoureuse et ordonnée, et qu’elle publierait l’état d’avancement de l’enquête et d’autres informations pertinentes en temps utile et de manière précise, conformément à la Convention relative à l’aviation civile internationale (CICA) et aux exigences du gouvernement en matière de divulgation des informations.

Hubei Media Group : Selon les dernières données, les trains de fret Chine-Europe ont enregistré une croissance régulière avec 1 170 convois en avril, soit 36 de plus qu’en mars. Ce résultat n’est pas facile à obtenir, compte tenu de l’impact de la COVID-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de la situation internationale turbulente, les trains de fret Chine-Europe ont accompli des réalisations remarquables malgré la circulation entravée des marchandises et la capacité de fret insuffisante à l’échelle mondiale, ce qui est vraiment louable. Il s’agit d’une contribution de la Chine à la reprise économique mondiale, qui témoigne du développement de haute qualité de l’Initiative « la Ceinture et la Route ».

Les trains de fret Chine-Europe ont effectué plus de 1 000 voyages par mois pendant 24 mois consécutifs. Grâce à un service logistique stable, fiable et efficace, ils sont devenus un maillon fort des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, ont fait preuve de résilience et de sens des responsabilités, et ont envoyé un message de confiance et de force. Les trains de fret Chine-Europe desservent désormais 185 villes dans 23 pays européens. Il ne s’agit pas seulement d’une ligne de transport et d’un réseau de services logistiques reliant l’Asie et l’Europe, mais aussi d’un lien offrant des avantages mutuels aux pays et régions riverains. Il est rapporté que le nombre de services de trains de fret entre la Chine et la France a doublé en 2021 par rapport à 2019.

La croissance n’est pas seulement quantitative, mais aussi qualitative. Les trains de fret Chine-Europe ont résolu les problèmes de réaffectation des ressources du début de leur exploitation, ont connu une amélioration notable sur la question des conteneurs vides, ont trouvé un mode d’exploitation plus mature et plus scientifique, et ont atteint une rentabilité plus favorable à moyen et long terme. La composition des marchandises s’est également améliorée. De nouveaux modèles de services tels que la livraison porte-à-porte, le supermarché de trains de fret et la livraison spéciale surgissent sans cesse, signe de la forte innovation dans le secteur.

La croissance des services des trains de fret Chine-Europe face au vent contraire démontre pleinement la forte vitalité de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Au cours des quatre premiers mois de cette année, les importations et les exportations de la Chine en provenance et à destination des pays riverains de « la Ceinture et la Route » ont augmenté de 15,4 % par rapport à la même période de l’année dernière, avec 12,9 % pour les exportations et 18,6 % pour les importations. La construction de « la Ceinture et la Route » a fourni un puissant moteur pour la reprise économique des pays riverains.

La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour respecter le principe de consultations amples, de contributions conjointes et de bénéfices partagés, faire de nouveaux progrès avec les trains de fret Chine-Europe et poursuivre un développement de qualité de l’Initiative « la Ceinture et la Route », de manière à revitaliser l’économie mondiale.

CCTV : Le Livre blanc des affaires américaines en Chine 2022 publié par la Chambre de commerce américaine en Chine (AmCham China) indique que « nous restons opposés à tout effort de découplage complet des relations entre les États-Unis et la Chine ». Il ajoute que le programme américain d’exemption de droits de douane pour la Chine devrait être étendu et que la pandémie de COVID-19 et la réponse à la pandémie ne devraient pas être politisées. Le président d’AmCham China a déclaré que « ce qui a rendu la Chine attrayante pour nos entreprises membres, ce sont les objectifs de développement stratégique à long terme clairs du pays, les opportunités de marché importantes et un environnement commercial prévisible ». Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Les relations économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis sont mutuellement bénéfiques et gagnant-gagnant par nature. Dans un monde de mondialisation économique, l’ouverture et l’intégration représentent une tendance historique irréversible. Les tentatives de construction de murs et de découplage vont à l’encontre des lois économiques et des règles du marché, et nuiront aux autres sans être bénéfiques pour soi-même. J’ai remarqué que le livre blanc indique que les entreprises américaines s’opposent fermement à tout effort de découplage complet des relations entre les États-Unis et la Chine, estimant que le « découplage » entraînerait des pertes énormes pour les deux pays en matière de commerce et d’investissements étrangers et que personne ne pourrait gagner à ce jeu. Nous espérons que les États-Unis écouteront attentivement la voix rationnelle et pragmatique des entreprises américaines et travailleront dans la même direction avec la Chine dans un esprit de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant, afin de ramener les relations bilatérales sur la bonne voie d’un développement sain et régulier dès que possible.

Le livre blanc note que la Chine figure parmi les marchés les plus importants et à la croissance la plus rapide au monde, et constitue un marché important pour les produits et services américains. Le marché chinois dispose d’un solide écosystème de R&D et d’innovation, et de nombreuses entreprises américaines de premier plan réalisent une part substantielle de leurs revenus sur le marché chinois. La Chine est une source et un fournisseur clé d’un grand nombre de produits et de composants, souvent à un coût inférieur et à une échelle plus grande que ce qui est disponible ailleurs, ce qui profite aux consommateurs américains. Plus de deux tiers des entreprises interrogées considèrent la Chine comme l’une de leurs trois principales priorités d’investissement.

Le livre blanc a également formulé quelques suggestions. La partie chinoise les examinera attentivement. Pour ce qui est de l’avenir, les fondamentaux de l’économie chinoise, marqués par une résilience forte, un potentiel immense et une soutenabilité de long terme, restent inchangés. La Chine continuera à approfondir la réforme et à élargir l’ouverture, à créer un environnement commercial respectueux des règles du marché, de l’état de droit et des normes internationales, et à offrir davantage d’opportunités aux entreprises internationales, y compris les entreprises américaines, d’opérer et d’investir en Chine.

Bloomberg : La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que les démocraties occidentales étaient devenues trop vulnérables face aux pays qui utilisent leur position sur le marché comme levier géopolitique. Elle a également appelé les États-Unis et l’Europe à coordonner leur approche à l’égard de la Chine après s’être unis contre la Russie. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères à cet égard ?

Wang Wenbin : La communauté internationale peut voir très clairement quel pays ne cesse de parler de traiter en position de force avec d’autres pays et abuse de son statut hégémonique dans l’économie, la finance et la technologie pour s’en servir comme levier afin de réprimer et contenir d’autres pays et de rechercher des intérêts géopolitiques égoïstes.

La paix, le développement et la coopération gagnant-gagnant sont la tendance de notre époque et l’aspiration commune des peuples de tous les pays. Certains aux États-Unis passent tout leur temps à contraindre les alliés à former de petites cliques visant à contenir la Chine. Leurs actes vont à l’encontre de la tendance de notre époque, ne trouvent aucun soutien et ne mènent nulle part.

Nous exhortons les États-Unis à joindre les actes à la parole, à mettre sérieusement en œuvre la déclaration du dirigeant américain selon laquelle les États-Unis ne cherchent pas à faire une nouvelle guerre froide avec la Chine et que la revitalisation de leurs alliances ne vise pas la Chine, et à faire davantage de choses pour renforcer la confiance mutuelle et la coopération entre la Chine et les États-Unis ainsi que la paix et le développement dans le monde.

AFP : La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, devrait arriver en Chine prochainement pour une visite. Pourriez-vous le confirmer ?

Wang Wenbin : La Chine souhaite la bienvenue à Mme Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, qui se rendra en Chine en mai et effectuera un voyage au Xinjiang. Nous publierons des informations sur cette visite en temps voulu.

Bloomberg : Le plus haut officier de la marine américaine, l’amiral Michael Gilday, a déclaré que Taïwan devait se protéger contre une éventuelle agression chinoise par le biais de la dissuasion militaire, y compris l’acquisition d’armes appropriées et une formation adéquate. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il des commentaires à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Les remarques concernées de la partie américaine vont à l’encontre de l’engagement des États-Unis envers la Chine sur la question de Taïwan et constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine s’y oppose fermement.

Le Communiqué conjoint Chine-États-Unis sur l’établissement des relations diplomatiques et le Communiqué du 17 août indiquent clairement que les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine, et qu’ils reconnaissent la position chinoise selon laquelle il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Dans le Communiqué de Shanghai, la partie américaine a également déclaré que « les États-Unis reconnaissent que tous les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan soutiennent qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement des États-Unis ne conteste pas cette position. » Les États-Unis admettent que Taïwan fait partie de la Chine, mais ne cessent de parler d’une éventuelle « agression » de Taïwan par la partie continentale. Ils affirment ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », mais ont retiré des expressions telles que « Taïwan fait partie de la Chine » et « Les États-Unis ne soutiennent pas l’indépendance de Taïwan » du site web du Département d’État. De tels actes contradictoires ne font que conduire les gens à s’interroger sur le sérieux et l’efficacité de la déclaration des États-Unis selon laquelle ils adhèrent à la politique d’une seule Chine.

Ceux qui renient leur engagement ne ternissent pas seulement leur propre réputation, mais ils en paieront aussi le prix. Ceux qui renient leur engagement sur la question de Taïwan encourront le châtiment de l’histoire. Nous exhortons les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis et à mettre sérieusement en œuvre leur déclaration de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », afin d’éviter de graves dommages aux relations Chine-États-Unis ainsi qu’à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan.

Reuters : Première question, et c’est une répétition des questions d’hier : la Chine prévoit-elle d’envoyer un représentant à l’Assemblée mondiale de la santé la semaine prochaine ? Et si oui, pourriez-vous nous dire de qui il s’agit ? Deuxième question, le Département d’État américain a déclaré mardi que Taïwan devrait être autorisé à participer à cette assemblée, arguant que l’exclusion de l’île à la demande de la Chine était injustifiée. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Concernant votre première question, je n’ai rien à ajouter à ma réponse d’hier.

Pour répondre à votre deuxième question, il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. En ce qui concerne la participation de la région de Taïwan aux activités des organisations internationales, y compris l’OMS, la position de la Chine est cohérente et claire, c’est-à-dire qu’elle doit être traitée conformément au principe d’une seule Chine. La résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît explicitement les représentants du gouvernement de la République populaire de Chine comme les seuls représentants légitimes de la Chine auprès des Nations unies. La résolution 25.1 de l’Assemblée mondiale de la santé reconnaît explicitement les représentants de la République populaire de Chine comme les seuls représentants légitimes de la Chine auprès de l’Organisation mondiale de la Santé. Le principe d’une seule Chine entériné dans ces deux résolutions a reçu le soutien universel de la communauté internationale et représente une tendance irréversible bénéficiant d’un large soutien populaire.

Le gouvernement central chinois attache une grande importance à la santé et au bien-être de nos compatriotes de Taïwan, et a pris les dispositions nécessaires pour que Taïwan participe aux affaires sanitaires mondiales, à condition de respecter le principe d’une seule Chine. Au 28 avril, le gouvernement central avait fourni à la région de Taïwan des mises à jour à 386 reprises sur la situation de la COVID-19, et au cours de l’année écoulée, il a approuvé la participation de 47 experts en santé publique de 44 groupes de la région de Taïwan aux activités techniques de l’OMS. Les canaux permettant à Taïwan d’obtenir des informations et de participer à la réponse internationale à la COVID-19 sont ouverts. Les soi-disant graves préoccupations sanitaires des États-Unis sont indéfendables. Nous conseillons aux États-Unis de cesser d’exploiter l’Assemblée mondiale de la santé pour faire du tapage au sujet des questions liées à Taïwan. Toute tentative de jouer la « carte de Taïwan » pour contenir la Chine sera fermement rejetée par l’écrasante majorité des membres de la communauté internationale et est vouée à l’échec.

Kyodo News : Selon les informations du Ministère chinois des Affaires étrangères, les ministres des Affaires étrangères japonais et chinois ont eu une réunion virtuelle. Pourriez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ?

Wang Wenbin : Comme vous l’avez dit, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a tenu aujourd’hui une réunion virtuelle avec le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi.

Le conseiller d’État Wang Yi a déclaré que cette année marque le 50e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon, ce qui constitue un jalon dans le développement des relations bilatérales. L’année dernière, les dirigeants des deux pays sont parvenus à un consensus important sur la construction d’une relation Chine-Japon en phase avec son temps. Les deux parties devraient suivre ce consensus et saisir le 50e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques comme une occasion de cimenter la base politique des relations bilatérales, et de préserver, consolider et approfondir l’amitié durement gagnée, cultivée par nos prédécesseurs et les peuples des deux pays.

Le conseiller d’État Wang Yi a souligné que l’urgence pour le moment est de mener à bien trois choses. Premièrement, nous devons orienter les relations bilatérales dans la bonne direction. Les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon fixent l’orientation générale de la paix, de l’amitié et de la coopération et établissent une série de consensus de principe importants, notamment celui selon lequel les deux pays sont des partenaires de coopération et ne constituent pas une menace l’un pour l’autre. Ils sont le gage fondamental du développement régulier et sain des relations entre la Chine et le Japon. Plus nos relations deviennent compliquées et difficiles, plus nous devons rester fidèles à notre aspiration initiale et adhérer indéfectiblement aux principes et à l’esprit inscrits dans les quatre documents politiques. Nous devons avoir une compréhension correcte de l’autre, nous engager activement dans des interactions positives, faire de bons plans pour la commémoration du 50e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques, renforcer les échanges et la coopération à tous les niveaux et dans divers domaines, et favoriser une opinion publique et une atmosphère sociale positives. Deuxièmement, nous devons renforcer l’élan qui fait progresser les relations bilatérales. La coopération économique et commerciale est le stabilisateur et le propulseur des relations bilatérales. Les efforts accélérés de la Chine pour créer une nouvelle dynamique de développement où le circuit domestique est le pilier principal et où les circuits domestique et international se renforcent mutuellement offriront davantage d’opportunités au Japon et au monde entier. Les deux parties doivent exploiter le potentiel de la coopération, renforcer la coordination et la coopération dans l’économie numérique, le développement vert et bas carbone et la gouvernance du changement climatique, afin d’obtenir des résultats gagnant-gagnant à un niveau supérieur. Troisièmement, nous devons éliminer les perturbations en temps utile. Récemment, les orientations négatives du Japon à propos de Taïwan et d’autres questions touchant aux intérêts fondamentaux et aux préoccupations majeures de la Chine sont devenues de plus en plus visibles. Certaines forces politiques ont délibérément dénigré et attaqué la Chine, sapant gravement la confiance mutuelle et ébranlant les fondements des relations bilatérales. Les leçons de l’histoire ne doivent jamais être oubliées. La partie japonaise doit honorer les engagements qu’elle a pris, empêcher les forces qui tentent de saper les relations sino-japonaises de gagner du terrain, et travailler avec la Chine pour préserver les réalisations accomplies au cours des 50 dernières années depuis la normalisation des relations diplomatiques.

Le ministre des Affaires étrangères Hayashi a déclaré que le Japon et la Chine partagent de vastes intérêts communs et bénéficient d’un énorme potentiel et de larges perspectives de coopération. Cette année marque le 50e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine. Les deux parties doivent développer des relations bilatérales constructives et stables conformément à l’important consensus atteint par les dirigeants des deux pays. Le Japon est prêt à travailler avec la Chine pour rester fidèle à l’aspiration initiale de normalisation des relations diplomatiques, maintenir une communication franche, réduire les malentendus et les erreurs de jugement, traiter correctement les questions sensibles et renforcer la confiance mutuelle politique.

Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur des questions régionales et internationales d’intérêt commun et sont convenues de maintenir la communication.

Au cours de la réunion, le conseiller d’État Wang Yi a également précisé la position de la Chine sur les orientations négatives du Japon et des États-Unis visant la Chine. En ce qui concerne le sommet du Quad qui doit être organisé par le Japon, il a souligné que ce qui est inquiétant et alarmant, c’est que même si le dirigeant américain ne s’est pas encore rendu au Japon, les affirmations selon lesquelles le Japon et les États-Unis devraient se donner la main pour faire face à la Chine se multiplient, au point d’empoisonner l’atmosphère. Le Japon et les États-Unis sont des alliés. La Chine et le Japon ont signé un traité de paix et d’amitié. Dans le cadre de leur coopération bilatérale, le Japon et les États-Unis ne doivent pas provoquer de confrontation des blocs et encore moins porter atteinte à la souveraineté, à la sécurité et aux intérêts de développement de la Chine. Nous espérons que la partie japonaise tirera les leçons de l’histoire, gardera à l’esprit la paix et la stabilité régionales, agira avec prudence, s’abstiendra de tirer les marrons du feu et évitera d’adopter l’approche de la recherche des intérêts égoïstes aux dépens d’autrui.

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